Susi Fox, L'Erreur


Sasha a toujours voulu un bébé. Sa grossesse se déroule à merveille, jusqu'au jour où elle se retrouve à l'hôpital pour subir une césarienne d'urgence. À son réveil, elle demande à voir son enfant. Alors qu'elle s'attend à vivre un moment magique, Sasha plonge dans un cauchemar bien réel. Le nourrisson qu'on lui amène n'est pas le sien. La jeune mère n'a aucun doute, même si personne ne la croit. Si le bébé devant elle n'est pas le sien, où est passé son enfant ? Et qui a pu faire cette erreur ? (quatrième de couverture).

Il écoute les médecins, mais ce qu'il ne peut pas comprendre, c'est que les médecins n'ont pas toujours raison.

L'Erreur ne doit pas être considéré comme une énième variation (très réussie néanmoins) sur le thème largement exploité de l'échange de berceaux. Si l'intrigue est captivante au point qu'il est difficile de lâcher le roman, le thriller vaut surtout pour son personnage principal d'une complexité parfois déroutante, mais qui génère progressivement l'empathie et le respect.

Marquée par l'abandon de sa mère, la négligence de son père et malmenée par la pression sociale et domestique, Sasha illustre le combat de nombreuses femmes pour devenir et, plus encore, se sentir mère. Rejetant - parfois avec une certaine violence - l'enfant qu'elle ne reconnait pas comme le sien, Sasha sème progressivement un doute qui interroge tout un chacun non seulement sur l'instinct maternel et l'intuition, mais aussi sur les difficultés structurelles et économiques des hôpitaux, sur le secret et les tabous médicaux. Sur la solitude enfin face à l'adversité, d'autant plus difficile quand vos proches eux-mêmes mettent en question votre santé mentale. 

Il en résulte un roman dont la portée est bien plus large que ce que laissait supposer une quatrième certes alléchante, mais quelque peu réductrice. 

Susi Fox, L'Erreur, Pocket, 2020, ♥♥♥♥ 


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